Dans l’épisode précédent :
Après le dîner, les amis vont tous à la soirée masquée. Pendant la soirée, un jeu de séduction naît entre Tony et un inconnu masqué. Ils finissent par quitter la soirée ensemble pour s’isoler dans une pièce après s’être embrassés sur la piste de danse sous les yeux ébahis de Joe. Henri, de son côté, quitte l’appartement d’Arnaud, bientôt rejoint par Kimo. Ils s’apprêtent à aller retrouver les autres amis à la soirée quand, par hasard, ils tombent sur Cyril et Steph qu’Henri empêche de justesse d’embarquer dans un train pour Rome.
Un mot du scénariste :
Voilà ! Vous venez de lire les dernières lignes de la première saison de Sugar stories. Avez-vous le nez qui pique ? Les yeux qui rougissent ? Les larmes qui affleurent ? Je vous comprends ! Je ressens la même chose. Car il sonne comme un air de fin.
Mais je me rassure sur le fait que cette fin… n’est qu’un commencement. Ce n’est que le premier chapitre dont on tourne la page. Les promesses et les rebondissements seront encore légion. Je m’y engage ! Cependant, avant d’entamer le second chapitre, je souhaiterais survoler une dernière fois, et en votre charmante compagnie, l’ensemble des ces premières aventures. Jeter un ultime regard en arrière pour m’assurer qu’aucun détail n’ait échappé à ma vigilance. A notre vigilance. Alors venez ! Donnez-moi la main, et replongeons ensemble vers les premiers vagissements de nos Sugars !
Au commencement, était la fatalité. Oui, c’est le mot central de toute cette saison : fatalité. Cette puissance absolue, qui semble déterminer à l’avance le destin, a agi comme un torrent impitoyable, n’épargnant aucun de nos héros. Chacun est, à sa façon, frappé par cette fatalité.
Déjà lorsque Didier fait l’objet des moqueries de Tony et de Jérémie, alors qu’Éric lui propose un dîner de Noël en famille, leur destin à tous est déjà scellé. Car l’ombre menaçante de Cyril, encore dans les coulisses à cette époque, les dominait déjà de toute sa haine et de son ressentiment.
Le destin de Didier bascule ce soir-là, lorsqu’à bout de nerfs, il contacte Henri (avec qui il entretient une relation trouble et indéterminée) pour une partie de jambes en l’air. Malheureusement, ce petit écart ne suffit pas à lui redonner la sérénité… qu’il ne retrouve qu’une fois qu’il rejoint finalement Éric au dîner litigieux. Même lorsque leur relation progresse, et que Didier propose à Éric de vivre à deux, la culpabilité ronge Didier. Avouant ses doutes et ses peurs à Joe, il prouve qu’il a un cœur et qu’il aime sincèrement son petit ami.
Cependant, à l’occasion du nouvel an organisé chez Henri, Arnaud comprend ce qui s’est passé, quelques jours après. Et Didier est démasqué. Le premier plan est déplacé, dans ce jeu d’échec des horreurs. Et ce n’est que le premier d’une longue série.
Éric scelle son destin à son tour, lorsqu’après avoir découvert le pot aux roses, Didier (de mauvaise foi) lui fait comprendre que sa trahison est due à l’immaturité d’Éric. Le fait qu’il ne travaille pas, qu’il ne soit qu’un simple étudiant, est un frein à leur relation. Ce qui n’est, dans la bouche de Didier, qu’un infâme prétexte pour justifier son acte, va profondément bouleverser son copain. Éric se confie à Helena qui entreprend de l’aider à trouver un boulot. Ou plutôt, un plan (obscure jusque là) pour se faire de l’argent assez facilement. Le jeune homme s’en remet alors entièrement à son amie pour lui dégoter le plan du siècle. Mais comme d’aucuns le savent, l’enfer est pavé de bonnes intentions. Éric finira par le comprendre, au prix de son innocence, lorsqu’une fois les masques tombés, il réalisera ce qui se cache réellement derrière les grands sourires et les billets de banque. Cependant, la tentation et l’urgence le pousseront à passer le cap, et à s’engager dans des chemins tortueux.
Pour Jérémie, le déclin est prévisible. Presque depuis son entrée en scène dans le deuxième épisode, lorsqu’il est surpris par son voisin sortant d’un bar gay. Il est vrai que nous apprendrons plus tard que tout était déjà couru d’avance, le concernant, car il avait été repéré des semaines auparavant par Cyril et Arnaud dans son immeuble. Lorsqu’Arnaud a commencé à le faire chanter, Jérémie a cherché toutes les solutions possibles et imaginables pour révéler son homosexualité à ses parents… excepté la plus directe et évidente : en allant voir sa famille et en se confiant à eux. Car lorsque l’on est acculé, deux choix s’offrent à nous : prendre son destin en main ou risquer de laisser une tierce personne le faire pour nous. Le temps a tranché pour Jérémie, et c’est pourquoi il se retrouve à la porte, avec ses valises pour seuls vestiges de son ancienne vie.
Joe est un peu la victime impuissante dans cette saison. Excentrique et incontournable, il s’impose avec une vraie personnalité. On est donc dérouté lorsque l’on apprend dans l’épisode 7 sa situation administrative : il est sans-papier. On découvre également sa vulnérabilité et sa susceptibilité à ce sujet (notamment lorsqu’Henri s’emporte dans une discussion, Joe le remet à sa place, arguant qu’être sans-papier est sans commune mesure avec les soucis d’ordre sexuels d’Henri). C’est à cette soirée, chez Henri, que Joe fait la connaissance d’Arnaud, et il est dit plus tard qu’ils se sont liés d’une certaine amitié. Joe va même jusqu’à lui faire des confidences sur la vie des Sugars, et lui révéler l’endroit où il travaille : Cœur Afrique, un restaurant où Joe travaille au noir. Il n’en faudra pas plus à Arnaud, qui court tout raconter à Cyril, ajoutant une nouvelle corde à l’arc destructeur du jeune homme. Cyril n’a d’ailleurs pas froid aux yeux, car il n’hésitera pas une seule seconde à prévenir les autorités, démasquant Joe aux yeux de la loi. Ainsi, dans le dernier épisode, Joe se voit-il invité à rentrer dans son pays et ce, dans les plus brefs délais (sous 8 jours précisément).
Pour Tony, la fin est plus heureuse. Pourtant, les choses avaient mal commencé pour notre éternel laissé pour compte, lorsqu’il a essuyé un échec auprès du beau brun, rencontré dans cette fameuse librairie. Un de plus. Ce qui l’a précipité dans une déprime plus profonde qu’il n’y paraissait. Passant par un pont pour rentrer chez lui, l’éventualité de mettre fin à ses jours l’effleure, mais avant que l’idée ne fasse suffisamment de chemin pour devenir une véritable possibilité, Henri débarque tel un deus ex machina pour lui prêter main forte et une oreille attentive. C’est le même schéma qui se reproduit pendant la soirée 100% Biatch (épisodes 10 et 11) quand Tony se lance dans un striptease endiablé. Henri, qui perçoit aussitôt le mal-être derrière les slips roses et les applaudissements, s’entretient avec Tony, lui confiant qu’il doit chercher l’amour au lieu de se contenter de susciter le désir, et de se mentir à lui-même. C’est chose faite dans l’épisode 21, lorsque le beau brun refait son apparition. Il s’appelle Enzo, et le sourire qu’il arbore laisse penser que leur histoire ne fait que commencer. Une belle revanche pour Tony N’Diaye.
Henri s’est imposé comme une figure décisive et plus responsable qu’il ne laissait penser aux débuts de la série. Présenté comme un bellâtre séducteur, sans foi, ni loi, il est en fait au cœur de la vengeance de Cyril. Faisant montre d’une confiance sans faille envers ses amis, il ne se doute pas une seconde de ce qui se trame dans son dos. Trois ans auparavant, il a organisé une soirée dans son ancien appartement. Drogue et sexe étaient de mise, mais un regrettable évènement a eu lieu. La contamination de Cyril par Tigah, l’ami américain d’Henri. Lorsqu’il apprend la douloureuse nouvelle, au prix du nez d’Arnaud, il se lance à la poursuite de Cyril. Cependant, et malgré tous les efforts déployés, il ne parviendra jamais à sauver ses amis de l’issue inévitable qui se met en place. Même séparer Cyril et Steph ne lui procurera que peu de réconfort, car Steph est peut-être porteur du virus lui-même. Décidant de parer au plus urgent, il emmène ce dernier faire son test, abandonnant à leur sort ses autres amis, qui ne voient rien venir.
Steph est sans aucun doute celui qui est frappé le plus violemment par la fatalité. Sa seule erreur a été de se retrouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Pourtant, rien ne laissait présager de cet issue, lorsque plusieurs mois avant, il rencontre Cyril sur un site et que ce dernier accepte de venir le chercher à la gare (c’est d’ailleurs également dans une gare que le destin les sépare finalement). Lorsque le préservatif lâche lors d’un de leurs rapports, Steph est à mille lieues de s’imaginer qu’il pourrait être contaminé. Cyril a l’air si bien portant… et puis « c’est sa première fois, » comme il le dit naïvement. Réussissant à pardonner à Cyril le fait qu’il sortait avec Mimi, sa meilleure amie, il accepte de partir loin avec lui. Par amour. Seulement, Henri les rattrape à la dernière minute, brisant le rêve et confrontant Steph à la réalité et aux vicissitudes de l’existence. Mettant fin à leur idylle, il fait comprendre à Steph qu’il se peut que lui-même ait été contaminé, cette seule fois. Il lui faut faire un test pour savoir s’il est oui ou non séropositif. Oui, l’innocence est un luxe, et Steph réalise peu à peu qu’il n’avait pas les moyens de se l’offrir.
Et enfin, Cyril Dolor ! Cyril symbolise tant la fatalité en elle-même que sa plus belle victime. C’est lui qui met au point le plan stratégique de destruction lente et impitoyable des Sugars. Ne parvenant pas à dépasser sa rage et son ressentiment, il se voue corps et âme à la vengeance. C’est par lui que la fatalité, le destin, s’accomplit avec une main de fer dans un gant de velours. Tout en douceur et l’air de rien, il réduit le sucre en morceaux. Mais voilà qui est pris qui croyait prendre. Cyril tombe amoureux de Steph. Alors que son plan machiavélique progresse, son amour augmente de concert. Et là réside sa chute. Car c’est par cette même vengeance orchestrée qu’il va perdre la seule chose à laquelle il tienne vraiment. Qui plus est, lorsque l’on y réfléchit bien, la cause principale de sa révolte n’a jamais été inquiétée. En effet, à aucun moment Cyril n’a revu Tigah, celui qui l’a contaminé. Tout n’a été qu’un prétexte à asseoir une vengeance creuse et sans fondement. C’était un caprice, pour qui refuse d’apprendre de ses erreurs. Pour qui refuse de grandir. Et c’est là sa fatalité. Car il arrive un moment où il nous faut grandir et laisser derrière nous caprices et gémissements pour enfin se décider à grandir et à assumer ses actes.
C’est ainsi que se clôt le premier chapitre. Un monde sucré en ruine. Mais les interrogations, elles, demeurent : qu’adviendra t-il de nos Sugars ? Éric devenu escort, son couple avec Didier résistera t-il ? Comment Jérémie se relèvera-t-il de cette passe ? Joe sera-t-il reconduit à la frontière, expulsé hors du territoire ? Tony vivra t-il l’amour ou essuiera t-il un nouvel échec sentimental ? Stéphane, est-il séropositif ou non ? Et surtout, qui peut bien être ce mystérieux inconnu avec sa valise qui sortait du métro, un sourire énigmatique sur le visage ?
Une seule certitude, les Sugars sont perdus. Mais comme on le dit si bien, lorsque l’on ne sait plus où l’on va, il faut se rappeler d’où l’on vient…
A bientôt, les amis, pour de nouvelles aventures pour le moins… sucrées !
Fin de la saison 1 – revenez sur ce site pendant les vacances d’été, il y aura des surprises…
A bientôt et merci d’avoir suivi la saison 1 de Sugar stories.